Itinéraire d’une dévergondée Chapitre 6

S’agenouillant près de moi, Philippe me prit délicatement un poignet, guida ma main frissonnante jusqu’à sa hampe orgueilleusement dressée que je saisis maladroitement. Reprenant ma dextre qui manquait encore d’aisance dans le maniement de l’aiguillon d’amour, il me fit ouvrir ma paume dans laquelle il reposa sa verge et entreprit de me faire connaître les bons gestes qui mènent le mâle à la suprême félicité.
M’asseyant face à lui, en élève bien appliquée, je compris très vite la bonne manière d’opérer, et c’est la gorge nouée par l’émotion que je disposai enfin pleinement de l’objet de mes rêves les plus indécents. Les yeux rivés sur la brûlante tige de chair, je m’émerveillai du spectacle de cette peau si douce qui coulissait avec tant d’aisance, découvrant la tête écarlate du gland distendu et son méat qui s’ouvrait sous la légère pression de mes doigts.

— Caresse mes boules en même temps, me demanda Philippe, positionnant ma main libre sur son scrotum qui se balançait joyeusement au gré de mes enthousiastes manipulations.

Émerveillée, je m’appliquai pleinement à ce plaisant délassement, massant et pétrissant ses parties génitales avec une dextérité toute nouvelle. Le contact direct de la peau soyeuse de son pénis turgescent entre mes doigts instinctivement devenus agiles était savoureux, et contrastait étrangement avec le toucher plus granuleux de l’enveloppe de ses gonades.
Fascinée par ce charmant spectacle, je ne me rendis pas immédiatement compte de l’effet que pouvait procurer mes attouchements sur ce corps masculin que je manipulai avec une grande attention et qui fut très soudainement pris d’étranges spasmes.

— Ah ! Tu vas me faire jouir ! parvint à s’exclamer Philippe, tout en portant vivement son bassin vers l’avant.

Sa verge embrasée, gonflée au point qu’elle semblait prête à éclater, eut quelques contractions. Sentant la délivrance imminente, je pointai l’embouchure de son pénis vers ma poitrine haletante et contemplai bouche-bée cette minuscule ouverture d’où jaillirait le fruit de la jouissance qui viendrait me souiller.
Un premier jet, dont je sentis le passage du contenu par mes doigts qui l’enserraient, fusa hors de la verge distendue et s’étala juste entre mes seins. Toute entière à l’admiration de cette semence s’écoulant sur moi, je dus braquer un peu trop haut le membre cracheur ; une seconde giclée, encore plus abondante, décrivit une belle arabesque pour retomber en grande partie sur mon front et une joue. Le chaud contact du sperme épais sur mon visage me procura une indescriptible délectation.
Cet agrément me fit connaître une autre satisfaction lorsqu’une goutte de ce liquide eut la bonne idée de perler sur le bout de ma langue, me faisant ainsi goûter par inadvertance à la liqueur séminale. La trouvant fort à mon goût, je ne pus résister à l’envi d’en mieux apprécier la saveur suave : j’embouchai le bel organe et bu au reste du divin breuvage.
La verge ramollissante toujours en bouche, je me comportai en catin expérimentée, et ne lâchai nullement ma prise, bien que la source en soit tarie. Enserrant le membre qui ne bandait plus entre mes lèvres obstinément avides, je mignardai en effleurant les bourses de mon donneur, espérant encore en extraire un peu de cette liqueur de vie dont je venais juste d’en découvrir le sel.
S’évadant de la volupté où l’avait transporté mes sévices de débutante, Philippe flatta mon ego en me confiant après une profonde inspiration :

— Oh, Justine ! Qu’est-ce que tu m’as fait là !

Ce n’était pas une interrogation, mais bel et bien la vibrante approbation de ma dextérité. L’hommage me combla de fierté, j’étais doublement comblée : j’avais donné la jouissance à un homme et j’en avais apprécié le piquant.
Rassasiés et exténués par l’exultation des sens, nous recherchâmes plus de modération à la suite de cet impromptu débordement. Philippe m’enlaça tendrement, chercha ma bouche pour y déposer ses lèvres et me fit basculer avec lui sur le lit.

— Justine… tu viens de me faire connaître un pur moment de bonheur.
— Pour moi aussi c’était bien !
— Dommage que tu me quittes bientôt.
— Il ne me reste plus que trois jours, mais je peux revenir demain. Les jours suivants je ne le pourrais plus…
— On se revoit demain alors ? Tu peux venir juste après-midi ? On pourra passer un peu plus de temps ensemble… et emmène ton chien, il se plaît bien ici !
— Je vais faire de mon mieux… j’ai aussi envie de te revoir.

Ma réserve naturelle semblait s’être estompée, et même si je n’osais pas encore aborder ouvertement certains aspects de la sexualité, je n’éprouvais plus cette sensation de malaise qui me contraignait auparavant.
Tendrement enlacés, nous récupérâmes de nos élans de passion dans un assoupissement partagé, ou « sieste crapuleuse » suivant un vocabulaire plus adapté…

Inanna

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