Itinéraire d’une dévergondée Chapitre 14

Je le laissai vaquer à sa tâche non sans lui avoir demandé la permission d’utiliser la salle de bain. Après une douche rafraîchissante, je retrouvais ma chambre afin de me préparer à la suite de la journée qui s’annonçait torride à plus d’un égard. Pouvant profiter du jardin pour une séance de bronzage, j’optais pour un maillot deux-pièces blanc spécialement acquis pour la circonstance.
Mon choix n’était pas que d’un ordre pratique, mais plutôt celui que me commandait ma perversion naissante. Comme j’avais pu le vérifier devant le miroir de la cabine d’essayage, ce bikini soulignait plus ou moins la marque de ma féminité sous certains angles d’éclairage. Je me fagotais cependant d’un bermuda additionnel bien moins engageant, histoire de ne pas trop me dévoiler d’emblée.

Un sommaire banquet en tête-à-tête nous laissa le temps de nous « adopter ». Essayant de ne pas montrer mon impatience, je m’aperçus que mes tétons semblaient vouloir transpercer la fine étoffe qui les abritait ; croustillant détail que mon voisin de table ne manqua pas de saisir, à en croire ses clignements répétés sur mes attrayants modelés.
Le court repas se prolongea par un moment de détente à l’ombre bienfaisante d’un pommier, nous détournant de toute tentation prématurée. Languissante sur mon transat, je laissais mon esprit polissonner. Deux faits incontestables transparaissaient : je vénérais la soumission au sexe opposé, être asservie à leur instinct de mâle ; oublieuse des garçons de mon âge, je me sentais pleinement épanouie au travers de ma relation avec des êtres plus réfléchis.
La jouvencelle timorée avait fait place à une jeune femme avide de lestes palpations, aimant plus que tout se sentir désirée sous le regard insistant et plus hardi des hommes matures. La découverte de la sexualité m’avait offert diverses délectations : le délice d’une fellation menée à son terme, jouir sous l’envahissement d’un homme ; elle m’ouvrait la perspective alléchante de la pluralité masculine !
Le carillon d’entrée tinta à l’intérieur de la maison. Le propriétaire des lieux se leva d’un bond, me laissant langoureuse, frissonnante malgré la chaleur. Des bribes de phrases prononcées par Gildas me parvinrent.

« Finalement… venus ensemble ? »

Je sentis une certaine mollesse m’engourdir. Un déroutant picotement vint agacer la plante de mes pieds, se propageant au-delà de la jonction de mes jambes. D’un geste qui tenait plus de l’instinct que de l’acte réfléchi, je soulevais mes fesses et fis glisser mon short sur les genoux, les oreilles aux aguets.

« Oui, oui… elle est arrivée… gare ce matin. »

Je repliai vivement mes jambes sur ma poitrine pour me séparer de mon accoutrement superflu. En repoussant mon horrible défroque sur mes chevilles, mon regard se porta assez naturellement sur mon entrejambe, constatant la justesse de mon choix. Mon excitation était telle que je m’extrayais de ma chaise longue pour aller à la rencontre de mes futurs « enjambeurs ».
En entrant dans la pièce, je ne pus distinguer que trois contours distincts. Ma vue s’acclimatant rapidement à la pénombre, je vis que toute l’attention des mâles arrivants se portait sur ma personne. L’étriqué bikini que j’avais comme parure ne devait pas être étranger à cette intense concentration.

« Je vous présente Justine… »

L’un des hommes, le plus grand, fit les quelques pas qui nous séparaient et se présenta :

« Claude, je suis un ami de longue date. »

Sans détourner les yeux de ma poitrine, il tendit un bras vers son acolyte :

« Charles, un autre ami de Gildas. »

Le dénommé Charles, à la stature ramassée, avait le crâne presque aussi lisse que le jour de sa naissance. Il sembla faire un pas en retrait lorsque je portais les yeux sur son visage de poupon qui aurait vieillit prématurément. Il me donna immédiatement l’impression de ne pas être à son aise au milieu de notre assemblée.
Loin de s’en émouvoir, Claude fit claquer ses mains et proclama bruyamment :
« Allez, zou ! Inutile de perdre du temps, on se met en tenue… comme Justine ! »

Inanna

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