En milieu d’après-midi, alors que je cheminais une fois de plus sur ce sentier coutumier, j’hésitais encore sur ma conduite à tenir. Plus je m’approchais de lui, plus je doutais de moi. Quelques baigneurs, heureux de profiter du retour du beau temps, fréquentaient la plage. Trop occupés par leurs réjouissances, ils ne s’intéressaient guère à ma personne, je n’eus aucune peine à me faufiler discrètement dans « l’entrée dissimulée ».
C’est ainsi que je me retrouvais devant Philippe, sur l’accueillante terrasse baignée de lumière. Il m’accueillit les bras grands ouverts, comme s’il ne m’avait pas vue dans la matinée. Me pressant contre lui, il me caressa amicalement les cheveux, releva mon menton d’un geste qui lui était propre pour croiser mon regard. Toute penaude, je replongeais dans ses yeux couleur noisette. Dès cet instant, je sus que je ne pourrais rien lui refuser, à commencer par mes lèvres qu’il s’empressa de retrouver avec la même appétence. L’étreinte fut brève, mais tout aussi passionnée.
— Veux-tu que nous allions à l’intérieur ? Je crois que j’ai pris un petit coup de soleil ce matin, les joies du jardinage n’ont pas que des avantages, se plaignit-il en se frottant le haut du crâne du plat de la main.
Effectivement, j’observais que son visage avait pris une couleur qui virait à la tomate et que son front était écarlate, ses cheveux toujours coupés très courts n’avaient pas dû le protéger outre mesure.
— Pourtant, il me semble que tu portais une casquette ce matin ? lui fis-je remarquer.
— Oh, la casquette, je l’ai seulement remise quand j’ai entendu ton chien sur la plage, je l’avais accrochée en passant sous une branche. À propos de ton chien, tu l’as abandonné ?
— Il dormait sagement dans son panier, j’ai préféré le laisser tranquille, il s’est suffisamment défoulé ce matin.
Nous entrâmes directement dans la pièce de réception par la porte-fenêtre grande ouverte. Mes yeux, pas encore habitués à la pénombre, mirent quelques secondes pour distinguer le désordre ambiant : des vêtements et des magazines étaient jetés sur le canapé et à même le sol. J’en fus très étonnée, mes précédentes visites m’avaient laissée sur une impression contraire, tant discipline et rigueur semblaient être l’apanage du maître de céans.
Se voyant pris en défaut, affectant un air dépité, il se mit à mettre un semblant d’ordre. Les revues prirent prestement place dans un casier sous la table basse. Tout aussi vivement, sans s’excuser, il quitta la pièce les bras chargés des effets épars.
Restée seule, j’en profitais pour mieux appréhender les lieux. Je fus très étonnée de distinguer la silhouette d’un piano d’étude dans un recoin plus sombre de l’immense séjour, je ne l’avais pas remarqué lors de mes passages antérieurs.
Philippe réapparu. Se postant devant moi, il enserra mes mains jointes dans les siennes. Le visage marqué d’une inhabituelle fatigue, il m’annonça :
— Désolé de te recevoir dans un tel désordre, mais ces derniers temps je n’avais plus goût à rien.
Le ton me sembla empreint de reproche, aussi je m’enquérais sur le champ :
— Ce n’est pas à cause de moi, j’espère ?
— Un peu ! Mais il y a prescription, surtout maintenant que tu es là, répondit-il, la mine grave.
Je ne savais comment interpréter sa réplique. Me sentant fautive de son abattement, je ne cherchais nullement à en réfuter la cause et préférais garder le silence. Tenant encore mes mains captives, il poursuivit :
— Je vais être franc, je n’ai cessé de penser à toi ces derniers jours.
Devant son inhabituelle apathie, d’une innocence mal feinte, je tentais de minimiser cette affliction :
— Comment ça, tu as pensé à moi ?
— Pensé, rêvé, appelle ça comme tu veux. Être privé de toi m’est devenu insupportable.
Perturbée, profondément affectée par cette révélation, mais n’en voulant rien laisser paraître, je me dirigeai vers le piano, le choisissant comme prétexte pour fuir cette peine exprimée sans pudeur. Je ne pus résister à la tentation de prendre place devant l’instrument de belle facture. Une partition ouverte sur le pupitre affichait une sonate de Chopin ; j’effleurai le clavier, entamant le Premier mouvement.

Discrètement, Philippe s’assit à mon côté sur le bout de la banquette, visiblement subjugué par ma pourtant modeste prestation. Le regard figé sur le ballet de mes doigts gourds, les traits de son visage se détendirent peu à peu, faisant place au petit sourire malicieux que j’affectionnais tant. À regret, les poignets devenus douloureux par manque d’exercice, je dus vite abandonner mon jeu.
— Tu te débrouilles pas si mal, se plut-il à remarquer, plein d’indulgence.
— J’ai peu pratiqué et arrêté très vite, au grand dam de mes parents mais pour le bien-être des tympans de ma prof… et de mes voisins. Tu en joues régulièrement ?
— Rarement, c’est celui de mon épouse.
— Tu es marié ? m’enquérais-je, stupéfaite.
— Je l’ai été, quelques années. Mais ma vie, me tenant souvent éloigné, a fini par nous désunir pour de bon. Je ne me suis jamais résolu à me séparer du seul objet qui me reste d’elle.
À sa voix imperceptiblement chevrotante, je devinais un trouble intérieur qu’il peinait à masquer. Le contact de sa main chaude sur mon poignet me fit relever la tête, de fines larmes perlaient à ses yeux rougis d’émotion. Prenant conscience de son bouleversement, je me sentis envahie d’une sensation étrange.
Étais-je coupable de cette tristesse qu’il affichait sans fard ? Avais-je réveillé un souvenir enfoui ? Avivé un sentiment d’amertume ? La carapace sous laquelle il se protégeait n’était qu’une fragile armure perméable aux sentiments. Sous une apparence froide et austère, je devinais un homme d’une extrême sensibilité, apanage qui était loin de me laisser indifférente.
Sa main tremblotante remonta vers mon épaule, se posa sur ma nuque, attirant mon visage vers ses lèvres goulues qui me dévorèrent avec une passion intacte. Sous l’agitation de sa langue experte, mêlant nos salives avec une volupté qui m’aurait paru osée en d’autres moments, je n’esquissais cette fois aucun geste de refus envers cette dextre hardie qui se glissa sous ma jupette, laissant ses doigts effleurer la peau délicate de mes cuisses.
Ce contact avait d’emblée créé un véritable tumulte en mon bas-ventre, libérant des sécrétions intimes dont je ressentais déjà les épanchements humidifier mes fines dentelles. Fondant littéralement sous ses attouchements, anxieuse et impatiente, je n’en espérais plus que l’aboutissement.
La banquette du piano s’avérant peu accueillante pour nos tendres effusions, il se releva avec calme tout en m’invitant à le suivre vers la zone salon. Il me guida vers le canapé et m’y coucha avec une délectable attention, me déposant comme un objet précieux au fond de son écrin. Se penchant sur moi, il rechercha d’emblée à prolonger la fusion de nos bouches encore avides de doucereux mélanges.
Je m’abandonnais entièrement à ses fougueuses embrassades, partageant la même voluptueuse frénésie. Tout mon être était assailli de doux frissons, le moindre de ses touchers affolait mes sens en éveil. Languissante sous le poids de son torse, je n’esquissais aucun geste de refus lorsque sa main s’aventura sous mon tee-shirt à la découverte de ma poitrine naissante. Fermant les yeux, autant par pudeur que pour mieux goûter à ses fureteuses palpations, je le laissais m’emporter bien au-delà de mes plus impétueuses pensées qui avaient peuplé le monde onirique que je m’étais forgé durant cette longue année d’attente.
Sans en avoir eu pleinement conscience, débardeur et bustier passèrent le cap de mes épaules, laissant les lèvres affamées de mon bienheureux assaillant virevolter sur ma chair indécente. D’abord hésitantes, ses mains profitèrent de l’égarement dans lequel me plongeait ce délice encore inconnu pour palper chacun des monticules de mes seins à tour de rôle, les malaxer, les pétrir, prenant un malin plaisir à conclure par un pincement léger de la pointe déjà durcie par la perspective exaltante à laquelle je m’étais promis de ne plus me refuser.
Ayant définitivement perdue toute réserve, je laissais Philippe me téter goulûment comme le ferait un bébé. Ses mains aventureuses se risquèrent à des contacts plus directs, se perdant dans les plis désordonnés de ma jupe à la recherche de la faible défense de la citadelle investie. Je sentais monter en moi le frisson délicieux que provoquait chacun de ses gestes dont la hardiesse me rapprochait toujours davantage de cet objectif ultime.
Un long doigt s’immisça sans considération par l’entrebâillement de ma délicate soierie, prenant aussitôt position dans la faille glissante avec l’assurance d’un vétéran, se concentrant sur l’exploration de ma fleur secrète qui suintait d’un enivrant nectar.
Le souffle court, déjà enivrée de délices pourtant à peine explorés, c’est sans acrimonie que je le laissais me délester de la frêle enveloppe de fine étoffe. Les jambes soutenues par l’une de ses épaules, comme dans un film au ralenti, je vis jupe et culotte glisser le long de mes chevilles et s’envoler hors de mon champ de vision.
Sans avoir eu le temps de pleinement réaliser que pour la première fois j’étais nue devant un homme, je me sentis tirer vers un bord du canapé, les fesses relevées sur l’un des accoudoirs. Sans autre ménagement, Philippe ouvrit le compas de mes jambes, retenant mes genoux repliés contre ma poitrine. En découvrant ma féminité librement exposée sous un fin duvet, ses yeux brillèrent d’un éclat jamais vu. C’est à ce moment précis que je compris l’excitation sexuelle engendrée par la vision de ma fente sur son désir d’homme.
Nullement offensée d’être ainsi vulgairement troussée, je lui montrais avec lubricité mes parties intimes qu’il contemplait, la mâchoire tombante, avec un bonheur tout aussi partagé.
Voyant son visage glisser vers mon bas-ventre, je sentis son souffle réchauffer la peau moite de mon ouverture écartelée, le contact de sa langue fouillant l’intérieur de mes replis charnus m’arracha un râle d’extase avant de tomber en pâmoison sous ses exquis lapements. Même dans mes plus frénétiques stimulations manuelles, je n’avais encore jamais ressenti une telle excitation.
En me taquinant ce minuscule promontoire niché sous le mont de vénus, je découvrais que l’organe de la parole disposait d’autres formes d’expressions, et que certaines éloquences pouvaient s’exprimer autrement que par des mots. La fulgurance d’une violente onde électrique me fit lâcher un cri aigu. Respiration bloquée, je refermai mes jambes, tenant involontairement prisonnière la tête de mon divin bourreau qui, ne voulant en rien céder la place, aspirait avidement la sève suintant de mes muqueuses.
Forçant ma corolle à s’épanouir, le visage toujours enfoui dans mes nymphes, me tenant de la manière la plus favorable à ses polissonneries, il se livra avec la même ivresse à un examen très poussé du voisinage, dardant la pointe de sa langue dans mon petit orifice. Placée dans une position qui m’aurait auparavant paru fort humiliante, je me délectais de ses privautés et le laissais se repaître de mon fessier jusqu’à satiété.
D’un bond rapide, il se déroba. Je n’eus qu’à peine le temps de l’entrapercevoir, titubant presque, le bas-ventre serré dans les mains, vers ce qui me sembla être un cabinet de toilette. Sa fuite m’incommoda sur l’instant, par son incompréhension et par le fait qu’elle marquait la fin des ravissements auxquels je ne souhaitais pourtant pas me soustraire.
Son absence se prolongeant, devant l’incongruité du désordre où elle me laissait, je me mis à la recherche de mes vêtements. Un bruit de robinet qui coule me parvenait de la pièce où Philippe s’était réfugié, confortant mon imagination : la « bosse » avait de nouveau manifesté sa réalité… et demandait cette fois un soin particulier !
Au retour de mon bienfaiteur, j’étais encore amusée par cette licencieuse pensée, tout autant que d’avoir retrouvé ma pauvre culotte suspendue comme un trophée à l’oreille d’une chaise. Philippe, qui affichait lui aussi un visage épanoui, vint se placer dans mon dos pour m’étreindre derechef et c’est avec un plaisir non dissimulé que je lui laissais toute liberté pour me palper. Tenant un sein embastillé dans une main, ma motte renflée captive de l’autre, il parvint à me questionner tout en me mordillant chaleureusement le cou :
— Tu as adoré te faire manger l’abricot ?
Tentant vainement de fuir ses chatouilles d’un mouvement d’épaule, je n’osais lui répondre avec la même véhémence. J’aurais aimé pouvoir lui avouer que j’étais encore demandeuse de ses lutineries, qu’il pouvait m’utiliser de tout son soûl pour étancher sa soif de volupté. À présent, je savais qu’il était devenu inutile d’en exprimer le souhait, nos prochaines rencontres ne pouvaient plus être que charnelles…


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