Itinéraire d’une dévergondée Chapitre 9

La suite de la journée se passa sans autre allusion à cette troublante soirée ; le repas du midi fut partagé dans un calme quasi monacal. Il est vrai que je ne quittais guère ma chambre, absorbée par mes cours ; de son côté, il se plongea dans la lecture de son journal quotidien et ses habituels feuilletons.
Le dîner fut plus propice à quelques échanges, mais toujours sans la moindre évocation de notre désaccord. Ce n’est qu’une fois le dessert consommé, pour rompre un silence qui reprenait le dessus, que je me rapprochai de lui, allant même jusqu’à poser ma main sur son épaule dans un geste amical.

— Toujours catastrophé ? m’inquiétai-je.

Il contourna ma question par une autre demande :

— C’est vrai ce que tu m’as raconté ce matin ?
— On ne peut plus vrai ! Ça te choque ?
— Finalement… non !
— Et pourtant ça devrait !

Il eut un geste de recul, accentuant ainsi son ahurissement :

— Pourquoi ?
— Réfléchis ! Tu disais que de m’avoir seulement un peu caressée n’est pas un comportement correct, or tu sembles trouver normal qu’un autre homme – du même âge que toi – puisse me fait l’amour…

Il se frotta le nez, se massa la tempe. Son visage marquait l’éblouissement, semblant soudainement prendre la mesure de la maladresse de ses précédentes affirmations. Je m’amusai ouvertement de le voir ainsi face à ses incohérences.

— Et oui, cherchez l’erreur !

Un rictus transforma son visage en ce qui n’était pas encore tout à fait un sourire. Heureuse de ce changement de physionomie, rassurée de le voir moins torturé par ses mornes méditations, je me levai prestement pour débarrasser la table. Puis, avant d’aller me coucher, je lui posai délicatement un baiser sur son front aux rides moins plissées.

– – –

Les fins de semaines suivantes furent plus détendues, mais je m’apercevais régulièrement de son regard en biais lorsque les conditions me permettaient une tenue « allégée ». Cependant, je m’efforçais de garder des vêtements adaptés aux règles de la pudeur, sachant que la simple vue de mes gambettes ou de mon nombril éveillait sa sexualité inassouvie.
Un samedi soir, après avoir nettoyé et rangé les ustensiles de cuisine, je me mis à nettoyer la table. Devant me pencher pour allonger le bras, je vis ses yeux plonger dans le décolleté de mon débardeur. Loin d’en être offusquée, une pulsion me commanda de continuer comme si de rien n’était.
Je devais lui signifier mon envie de m’aliter mais, au lieu de lui déposer mon habituel baisé, je me positionnai derrière lui et passai la main dans ses cheveux éternellement ébouriffés.

— Polissonne, va ! Tu aimes bien me taquiner.

J’entrepris de jouer au kinésithérapeute en lui massant les épaules. Il me laissa le malaxer un moment, puis recula sa chaise.

— Viens sur mes genoux, à mon tour de te frictionner, petite coquine !

À peine assise sur sa cuisse, il posa sa dextre sur mon genou, se plaisant à le manipuler au creux d’une paume bien énergique. Dès que sa main remonta, des ondes annonciatrices de plaisirs prirent naissance dans la chaleur de mon entrecuisse, parcourant mon corps tout entier de vibrations malicieuses.
L’œil fripon, ses doutes précédents visiblement abolis, il ne se priva pas de me tripoter sans la moindre retenue. Ses mains baladeuses eurent tôt fait de se glisser sous mon débardeur pour pétrir mon ventre et englober ma poitrine. Pour lui faciliter la découverte de mon anatomie, j’ôtai prestement mon maillot et le lançai sur la table. Ce geste me fit remonter certains souvenirs pas si lointains… ce qui ne m’incita nullement à arrêter ce nouveau jeu dont je ressentais les avant-goûts.
Hypnotisé par la brassière de sport qui maintenait fermement mon buste, il ne tarda pas à y porter la main, éprouvant la douceur veloutée de son tissu et, par la même occasion, la fermeté de son contenu. Les petites pointes de mes tétons faisaient saillie sous la douce étoffe, tentation trop forte pour le bout de son index qui s’amusa à les agacer.

— Tu veux que je l’enlève ?

Quelques toussotements, une profonde expulsion d’air par ses nasaux dilatés, et la réponse espérée ne se fit guère attendre :

— Si tu veux !

Et comme je voulais vraiment, mes seins se dévoilèrent dans un geste aussi prompt que le précédent. Il caressa à nouveau ma poitrine, tritura mes tétines durcies, les mordilla, les suça, tandis que je m’abandonnais avec lascivité à son pelotage.
Tout en me tétant avec appétence, il glissa une main dans mon short, inspectant du bout des doigts ma motte gonflée qui absorbait mon string. Mon sexe prenait feu, accentué par le frottement de l’étroit vêtement dans ma fente qui s’ouvrait.
Dès cet instant, mon être ne désirait qu’une seule chose, montrer mon corps, le laisser se faire explorer, être utilisé pour le plaisir d’un homme. Ne tenant plus, je me relevai, la main de mon logeur prise dans la culotte. Elle reprit sa liberté en la faisant glisser, dévoilant tout de ma féminité. Perdant définitivement contenance, je lançai au passage :

— Je vais m’allonger, je dors toujours nue… si ça t’intéresse ?

Sans prendre la peine de connaître la conséquence de ma phrase, je me glissai dans ma chambre, prenant soin de ne pas en refermer totalement l’accès, et quittai les effets qui me restaient.
Je n’eus guère longtemps à attendre pour que mes yeux habitués à la pénombre distinguent le battant de la porte s’entrouvrir. Une silhouette grise se faufila à l’intérieur, une voix chevrotante murmura :

— Tu es là ?
— Bien entendu que je suis là.
— Je peux m’allonger près de toi ?
— Bien sûr, tu veux que j’allume ?
— Non ! Non ! J’y vois pas grand-chose, mais je m’y retrouve.

Pour lui laisser de l’espace libre, je me repositionnai vers l’autre côté du lit. Il se coucha près de moi, faisant gémir le sommier sous son poids.

— Tu ne te mets pas sous les draps ?
— Pas la peine, je ne vais pas rester…
— Moi je suis bien au chaud sous la couette.
— Tu… tu es vraiment toute nue ?
— Oui ! Tu veux voir ?
— Non, non ! Mais tu mets vraiment jamais de pyjama ?
— Non, pourquoi ?
— Bof, comme ça. Moi j’peux pas dormir sans pyjama.
— Tu es encore tout habillé ?
— Oui, mais je vais aller me coucher.
Il se releva et s’assit sur le bord du lit. Craignant qu’il me quitte, je m’empressai de le garder :
— Reste ! Ne pars pas !
— Non, tu vas dormir. Je pars aussi dans ma chambre.
— Reste avec moi ! Glisse-toi sous les draps pour me tenir compagnie. On va discuter un peu… je n’ai pas vraiment sommeil.
— Non, faut pas. C’est pas bien.
— Oh, tu ne vas pas recommencer !

Je me redressai, sortant tout le haut du corps de sous la couette. Il se retourna, ses yeux s’étant également adaptés à l’obscurité se fixèrent sur ma poitrine bien exposée. J’en profitai pour poursuivre :

— Ils te plaisent mes petits nichons ? Tu veux encore les toucher ?

Je redoutai l’espace d’un instant que ma trivialité ne le fasse fuir, mais sa tentation fut la plus forte. Voyant sa main se tendre vers un sein offert, je me couchai en travers du lit, lui offrant toute latitude pour me peloter.

— Tu sais que tu me donnes des envies ? dit-il, tout en effleurant avec une grande délicatesse mon buste rendu presque plat par la position.

Je réprimai un soupir de soulagement, enfin une faille s’ouvrait dans sa vieille cuirasse.

— Alors, profites-en ! Pourquoi s’en priver ?

Sur le ton de la confidence, je susurrai :

— Je prends la pilule.
— Tu as sûrement raison, mais ce n’est pas si facile… pas pour moi !
— Fais pas tant de chichi, déshabille-toi et viens dormir avec moi. Ce serait vraiment hypocrite de renier ce qui nous attire…

Sa main se figea quelques secondes sur un sein, puis en pinça légèrement le bout en l’étirant vers lui. Il le lâcha, et déclara en se relevant :

— Pas de chichi, tu as raison. Mais je vais me déshabiller dans ma chambre, pas ici.
— Comme tu veux… je patiente…

Inanna

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