Itinéraire d’une dévergondée Chapitre 3

Inanna, vous transmet ce troisième chapitre d’une histoire érotique

N’oubliez pas de lire le premier chapitre d’Indécences – Itinéraire d’une dévergondée

Chapitre 3 : Rédemption

Les quelques jours qui suivirent cette rencontre quelque peu gâchée furent moroses. J’ignore dans quel état d’esprit était celui dont j’avais si brusquement repoussé les avances, pour ma part j’étais littéralement anéantie. Consciente d’avoir brisé la douce harmonie qui s’installait entre Philippe et moi, je me demandais comment réparer cette incroyable gaucherie. Je ressassais ma maladresse jour et nuit, m’en voulant de ne pas avoir laissé cette liaison se poursuivre selon son déroulement naturel. Ces retrouvailles, si chèrement souhaitées, ne pourraient se reproduire, c’était une évidence.
Le soir, en larmes, je repensais sans cesse à ces plaisirs inédits que je m’étais si longtemps imaginée toute une année durant, ces moments d’extase qu’il m’avait à peine dévoilés, ces instants tout juste entrevus que je désirais si ardemment partager avec lui, sans vraiment y parvenir lorsqu’ils se présentaient enfin à moi !
Je comprenais à présent qu’il me serait impossible de me soustraire indéfiniment à ce désir commun, il me fallait conjuguer nos envies avec un comportement approprié. Forte de cette appréciation, je me préparais psychologiquement à le retrouver mais, cette fois, il me faudrait passer outre mon inexpérience et ne pas commettre d’impair si je voulais enfin découvrir ces plaisirs défendus.
C’est donc l’esprit empreint de cette obsédante résolution que je me retrouvais à parcourir ce petit bout de plage bordant sa propriété, mon loyal Granite piaffant d’impatience à la vue du peu d’intérêt que je portais à notre jeu familier.
Devant l’accès qu’une nature malicieuse se plaisait à cacher aux « non-initiés », j’observais les déplacements des toujours peu nombreux promeneurs qui fréquentaient ce banc sableux isolé. À force d’hésitation, je ne parvenais pas à me lancer dans cette brèche qui me donnait la possibilité immédiate de retrouver Philippe. Non pas que mes gestes soient observés, mais je n’arrivais plus à vaincre cette réticence à pénétrer insidieusement dans son intimité. De plus, je me demandais s’il partageait l’envie de me revoir.
Un groupe de baigneurs s’installant trop proche me fit craindre que mon comportement aux aguets n’attire quelques soupçons. Ne voulant surtout pas attirer l’attention, je rappelai mon chien et décidai de quitter les lieux. Me rappelant ce chemin qui débouchait sur la route de sa demeure, je pris l’initiative de l’emprunter… en espérant que la providence me vienne à nouveau en aide ! Cette fois elle ne me fut d’aucun secours.
En longeant sa résidence, bordée de ce côté par un haut mur de pierres, je me rendis compte qu’il était incontestablement impossible d’en déceler l’existence depuis la rue d’autant que l’écran naturel d’imposants feuillus en augmentait visuellement la hauteur. Le massif portail, dépassant largement la stature d’un homme, rendait vaine toute possibilité de perception vers l’intérieur.
Ne me faisant plus d’illusion sur une possible nouvelle rencontre, je finis par en accepter l’idée et, n’osant actionner le timbre de l’entrée, me résolus à partir sans révéler ma présence aux abords de sa propriété.
Alors que le ciel s’obscurcissait sous des nuages annonciateurs de pluie, le moral en berne, je m’accordais un détour pour une petite balade salutaire. Tandis que mon chien me manifestait sa joie de pouvoir enfin se dégourdir les pattes, il me vint à l’esprit qu’il fallait avoir une conception bien singulière de la sécurité que de s’enfermer ainsi derrière un semblant de forteresse, alors que la place était si prenable par ailleurs…

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Inanna

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