Itinéraire d’une dévergondée Chapitre 12

Inanna, vous transmet le 12ème chapitre de son histoire érotique

N’oubliez pas de lire le premier chapitre d’Indécences – Itinéraire d’une dévergondée

Chapitre 11 : Zone humide

 

Cette première incursion libre dans le monde de la volupté, au lieu d’apaiser ma libido, avait attisé le feu de ma lubricité. De retour dans ma chambre étriquée d’étudiante, la bouche encore emplie de la saveur de cette semence reçue, j’étais toujours sous l’effet de cette fellation pratiquée sur un inconnu.
Bien loin des idées reçues, je trouvais cette caresse excitante. Je savais pertinemment que la partie la plus polluée du corps, même avec une hygiène irréprochable, était la cavité buccale, prendre un pénis dans la bouche ne m’était donc pas repoussant. Parfois acte de soumission à l’homme, il peut aussi se transformer en geste dominateur ; tenir cette partie virile entre les lèvres me donnant ce pouvoir de guider la jouissance du mâle que je peux sucer et avaler jusqu’à la dernière goutte.
Je n’avais qu’un seul désir : réitérer au plus tôt ce type d’expérience, et de pousser la fantaisie en m’aspergeant le visage et le corps de sperme frais. Inutile de préciser que les courriers électroniques échangés avec Denis furent, dès ce jour, à la fois nombreux et d’une audace à faire frémir le plus égrillard des sybarites. La teneur de ces croustillants messages ne s’élevait que rarement au-dessus de la ceinture, mais mon réel appétit pour le sexe me faisait braver ces turpitudes.
Je devais ainsi avouer – en prenant véritablement conscience de sa réalité ! – un goût prononcé pour cette pratique buccale qui consiste à extirper la semence mâle directement à sa source. De plus, l’impudique exposition de mon corps, la sensation de la douce caresse de sa langue fouillant les tréfonds de mon intimité, avaient émoustillé ma bouillonnante imagination érotique. Ma chair voluptueuse désirait renouer promptement avec le plaisir des sens.
Il fut convenu de se retrouver, cette fois dans des conditions plus propices à un horizontal batifolage et lui laissai toute latitude pour organiser un prochain rendez-vous. L’affaire fut rondement menée, puisque nous nous accordâmes pour le vendredi soir de la semaine suivante. Ayant réservé une chambre d’une chaîne hôtelière bien connue, il se promit de m’y conduire depuis le même endroit et de me faire connaître une nuit entière de doux sévices.
Les jours suivants, au fur et à mesure de l’approche de la date, virent une communication de plus en plus brûlante… jusqu’à ce qu’il me soumette l’inconcevable. Il avait un de ses amis, également divorcé, « qui, n’ayant pas connu une relation intime avec une personne du sexe opposé depuis de très longs mois, était également intéressé par une rencontre avec une jeune femme libre. »
Le jour même, je me tins coite, réellement abasourdie par l’impertinence d’une telle déclaration. Car, contrairement à ma compréhension initiale, il ne s’agissait nullement de voir cette personne seule, mais bien d’une combinaison à trois. Jusqu’au lendemain, offensée, je méditai sur la perspective de cette irrecevable proposition. La nuit m’ayant porté conseil, par de coupables songes, l’irréalisable prit une tournure plus engageante.
Il fallait me rendre à l’évidence : j’aimais les plaisirs de la chair, et mon envie grandissante en la matière m’autorisait à priser de nouveaux ravissements. Affectant, dans un premier temps, d’être indignée, je feignis de me révolter contre une demande qui ne pouvait être considérée que comme dégradante.
Intérieurement, j’exultai. Je me projetais déjà dans des situations plus que cocasses, partagée entre deux hommes qui me montreraient leurs compétences en ébats débridés. Qu’il devait être bon de se délecter d’un geyser ithyphallique tout en subissant l’abordage d’un intrépide voyageur dans mon chenal secret.

– – –

Le vendredi soir, après un souper allégé, je fus plus que ponctuelle sur notre lieu de rendez-vous. Ivre par la brise que je respirai à plein poumons, grisée par l’attente de la proche récréation, je frissonnai d’exultation. Je n’eus pas à patienter longtemps pour retrouver mon convoyeur, je reconnus très vite sa voiture bleu turquoise au bout de la rue. Il s’arrêta à ma hauteur, s’inclina pour me montrer son visage au sourire enjôleur et me fit signe de prendre place à son côté.
À peine montée dans le véhicule, après avoir déposé mon cabas me tenant lieu de bagage entre mes pieds, nous nous embrassions comme de vieilles connaissances. Je fus très étonnée de le voir seul et, devant mon air médusé, il crut bon de me donner quelques précisions :

— N’aie aucune crainte, mon collègue arrivera un peu plus tard, il aura juste un léger retard. Ça me laisse le temps de passer à la réception.

La circulation étant très fluide, il nous fallut que quelques minutes pour regagner le parking de l’hôtel. Après avoir arrêté le moteur et retiré la clé de contact, il me recommanda :

— Attends-moi dans la voiture, veux-tu ? Je n’en ai pas pour longtemps. Par précaution, j’ai réservé une chambre pour une seule personne, j’imagine que tu ne veux pas être vue en ma compagnie ?
— Ce n’est pas trop grave, personne ne devrait me reconnaître ici, mais j’apprécie ta prévenance.

Effacée derrière les vitres teintées du véhicule, je le vis se diriger d’un pas alerte vers l’accueil de l’hôtel situé dans un édifice séparé, regroupant également une zone restauration. Il revint tout aussi prestement, me faisant comprendre, d’un geste retenu de la main, de ne pas bouger de ma place.
Reprenant sa place de conducteur, il manœuvra pour quitter son emplacement, et se dirigea vers l’extrémité opposée du parking. Je compris que, disposé en « L », cette zone offrait un angle mort la rendant invisible depuis la réception. Il chuchota :

— Voila, c’est encore plus discret comme ça. Surtout qu’on a la chance d’avoir une chambre avec l’accès situé sur ce côté.

D’un signe du menton relevé, il me désigna une coursive qui menait aux chambres du rez-de-chaussée. Contrairement à celles situées aux étages, dont les accès étaient distribués par des escaliers côté accueil, leurs entrées se faisaient remarquablement effacées sur la partie arrière du bâtiment. Après un dernier coup d’œil à la dérobée, il me conseilla :

— Si tu veux, tu vas attendre un peu, le temps que j’ouvre la piaule, et tu me rejoins. Personnellement, je me fiche pas mal d’être vu en ta compagnie, mais à cause de notre différence d’âge…
— Très bien, je peux patienter une minute, répliquai-je, coupant court à sa désolante remarque.

En descendant de la voiture, je récupérai mon cabas. Il prit à son tour une valise posée sur la banquette arrière, vérifia consciencieusement la fermeture des portières et je le laissais prendre de l’avance pour découvrir les lieux. Avant de se glisser dans les murs, il me fit un grand mouvement de bras pour m’indiquer que la voie était libre. Rasant presque la paroi sous la voûte en arcade, je m’empressai de le rejoindre et m’engouffrai à mon tour dans l’abri resté entrouvert.
Masqué par le vantail entrebâillé, il referma aussitôt derrière moi et me fit avancer dans la chambre après avoir traversé un court sas hermétiquement clos par une seconde porte. À la vision du lit qui occupait une large partie de la pièce, j’eus une fugace panique.

Inanna

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